Samstag, 27. April 2024, 06:36:10

Jean Donnay: Glann ar Mor sperrt zu

Vor kurzem hat Jean Donnay auf Facebook eine französischsprachige Pressemitteilung veröffentlicht, in der die Donnays bekannt geben, dass ihre französische Destillerie Glann ar Mor am 15. August für immer ihre Pforten schließen wird.

Jean Donnay stellt in seiner Pressemitteilung fest, dass die Destillerie hauptsächlich wegen der neuen geschützten Markenbezeichnung „Whisky Breton“ geschlossen worden sei, die sein Geschäftsmodell in Frage stelle und gegen seinen heftigen Widerstand geschaffen wurde.

So werden sich die Donnays in Zukunft wohl nur auf Gartbreck auf Islay konzentrieren.

Für unsere frankophonen Leser hier die Pressemitteilung in der Originalsprache:

LA DISTILLERIE GLANN AR MOR FERME DÉFINITIVEMENT SES PORTES AU 15 AOUT

La distillerie artisanale Glann ar Mor (Celtic Whisky Cie) qui produit les whiskies Kornog et Glann ar Mor va fermer ses portes au 15 août.

Cette cessation d’activité est la conséquence directe de la mise en place par l’INAO depuis le début de l’année de l’Indication Géographique Protégée (IGP) „Whisky Breton“. Cette IGP dont la légitimité, comme son cahier des charges définissant ce que peut ou ne peut pas être un „Whisky Breton“, sont contestés par Martine et Jean Donnay. Elle a pour résultat de remettre en cause le modèle économique de leur eentreprise, et notamment le développement qui lui était indispensable.

Débutée en mai 1997, la belle histoire de Celtic Whisky Cie et de sa distillerie de Pleubian dans les Côtes d’Armor connaît ainsi un épilogue aussi triste que surprenant après 18 ans d’efforts et de sacrifices. Ceci, alors que l’activité était en plein essor avec une croissance de 25% sur le dernier exercice clos au 31 mars, grâce à des ventes dont la progression s’accélérait notamment à l’export.

Une IGP qui pourtant s’annonçait bien à l’origine :
En effet, l’aventure de l’IGP avait bien commencé. Les Donnay étaient enthousiastes sur le projet d’une appellation destinée à protéger et valoriser les whiskies produits en Bretagne. Malheureusement, entre les premières réunions tenues en juin 2009 et la mise en place de l’IGP début 2015, le projet a progressivement évolué pour aboutir à une IGP que Glann ar Mor considère comme trop pénalisante pour son activité.

Ses modalités favorisent un produit standardisé correspondant à un modèle économique de type industriel. Le whisky „syndical“ breton ça n’est pas pour nous clament Martine et Jean Donnay. Pour exister à côté des industriels les artisans doivent pouvoir exprimer leur différence en allant au bout de la démarche qualitative et en exprimant leur créativité.

Donc, pour un whisky Single Malt on doit s’abstenir d’ajouter du colorant E150a, on ne filtre pas „à froid“ en éliminant de précieux congénères aromatiques sous prétexte de rendre le whisky plus limpide, et on ne „réduit“ pas avec de l’eau le whisky à 40% comme on le fait pour les „blends“ vendus en grandes surfaces. Pourtant, adoptant une attitude pragmatique Glann ar Mor avait accepté des concessions sur ces points, la création de l’IGP supposant que chacune des quatre distilleries fasse des efforts en ce sens.

Une IGP qui a évolué vers des modalités inacceptables pour les artisans :
Mais ce qui est devenu totalement inacceptable, ce sont les modalités finales de l’IGP telles qu’elles ont été entérinées par l’INAO, et ce avec un seul des quatre producteurs bretons.

Par exemple, le whisky de seigle Single Malt qui avait été mis au point après plusieurs années d’efforts par Glann ar Mor était dorénavant hors la loi.

En effet, en n’adhérant pas à l’IGP, ce whisky n’a plus le droit de dire ou même de faire comprendre que son origine est bretonne. Et si la distillerie adhère à l’IGP, alors ce Single Malt qui n’a plus le droit de dire qu’il est un „Single Malt“ se retrouve complètement dévalorisé.

Que faire ? Dans un cas comme dans l’autre le modèle économique ne tient plus, ce whisky qui représentait un élément clef du développement était tout simplement condamné à disparaître.
Ceci n’est qu’un exemple des problèmes ayant poussé Glann ar Mor à décider de cesser son activité, mais il est le plus démonstratif et le plus simple à comprendre; d’autres whiskies se retrouvent dans la même situation.

Sans oublier que les modalités finales de l’IGP ont aussi mis hors la loi le petit alambic à plateaux tout en cuivre de la distillerie. Un vrai bijou auquel Glann ar Mor tenait absolument pour produire certains Single Malts, et pour lequel elle avait là aussi aussi accepté des concessions sur d’autres points. Et la qualité de ce que cet alambic peut produire en la matière avait été largment démontrée.

En ne pouvant plus faire référence à l’origine bretonne de ses whiskies les clients de la distillerie continueraient malgré tout à la suivre, mais le handicap en dehors de France serait insurmontable. Les exportateurs classent leurs whiskies par région, : Ecosse, Irlande, Japon… Alors, comment présenter et vendre un whisky sans origine ? A fortiori quand il s’agit d’un produit de terroir avec un caractère et un positionnement prix correspondants.

Le triste bilan de l’IGP „Whisky Breton“ :
L’entreprise qui emploie six personnes exporte ses whiskies en Allemagne, en Angleterre, en Suède, au Danemark, en Autriche, au Canada, à Singapour, à Taïwan… Elle reçoit plus de 7000 visiteurs par an. Ses Single Malts Kornog et Glann ar Mor ont été maintes fois récompensés dans les concours et guides spécialisées, avec notamment six „Liquid Gold Awards“ (whiskies notés 94 sur 100 ou plus) dans la „Whisky Bible“ de Jim Murray, et Jean Donnay qui en détient les secrets s’est vu décerner le titre de „Whisky Distillery Manager of the Year“ en 2014.

Les Donnay ne comprennent pas pourquoi ni comment un projet d’appellation, dont ils étaient des supporters inconditionnels à l’origine, a pu ainsi aboutir sur une IGP qui favorise clairement la fabrication d’un whisky standardisé allant dans le sens d’un modèle économique industriel. Et surtout, qui ne laisse plus l’espace de liberté pourtant indispensable aux artisans pour exister à côté des gros producteurs. A ce jour l’IGP „Whisky Breton“ a été validée en France, sa validation européenne est en cours à Bruxelles et le résultat en sera connu dans quelques mois.

La distillerie Glann ar Mor, comme ses deux confrères également opposés au projet d’IGP, a envoyé deux courriers à l’INAO début 2012, lui demandant confirmation de la situation résultant du fait que sur les quatre producteurs bretons, trois s’étaient clairement déclarés y être défavorables.
Glann ar Mor attend toujours la réponse de l’INAO….. C’est évidemment trop tard maintenant, mais Martine et Jean Donnay ne comprennent décidément pas. Pourtant, ils aimeraient qu’un jour on leur explique comment se mettent en place les IGP ou les AOC, ce qu’elles apportent de positif, et à qui elles profitent.

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